Un instant

Il y a des milliards d'années,
À l'ombre des fougères géantes,
Un papillon clair s'est posé,
Sur le fruit mur d'une plaie béante.

Dans ma nuque cette nuit ta main,
Rejoue ces secondes suspendues,
Deux atomes à jamais commun,
Avalant les peines attendues. 

Entre les lignes qui défilent,
En bord de route et dans nos mains,
Tes doigts gravent des envies fragiles, 
De possible pour nos demains.

Ce soir le temps s'est arrêté,
Dans le fil des lumières vibrantes,
Un papillon clair s'est posé,
Et dans mon cou ta main aimante.